Tout savoir Blockchain

La blockchain est une technologie de plus en plus adoptée par les organismes qui souhaitent améliorer leur sécurité et fluidifier leurs transactions. Bien que le système de la blockchain soit apparu bien avant l’avènement des cryptomonnaies, ces deux concepts sont de nos jours quasiment indissociables. 

Et pour cause, la blockchain est le système sous-jacent à l’origine du secteur des cryptoactifs. Aujourd’hui, les domaines d’application de la blockchain vont au-delà du système financier. Il est donc légitime de se demander ce qu’est réellement cette technologie, son origine et surtout son potentiel d’avenir. 

Qu’est-ce qu’une blockchain ?

La blockchain ou chaîne de blocs en français est un système d’enregistrement semblable à une vaste base de données. Elle permet donc le stockage, la transmission et la mise à jour d’information de natures diverses. 

Cependant, contrairement à une base de données classique, la spécificité de la blockchain réside dans son architecture, qui se veut décentralisée. En effet, elle n’est pas hébergée par un unique serveur, mais fonctionne de pair-à-pair, d’individu à individu. 

La blockchain évolue ainsi de manière autonome, sans réel organisme de contrôle. Les utilisateurs sont libres d’ajouter des informations à tout moment ou de vérifier des transactions au moyen d’un système cryptographique. L’authenticité de chaque transaction est alors assurée par un mécanisme de consensus. 

Aujourd’hui, la blockchain permet aux utilisateurs de partager des informations de divers ordres sans intermédiaires. Grâce à son caractère transparent et partagé, cette technologie a pour objectif de rétablir la confiance et d’assurer la sécurité des données partagées dans tous les domaines.

Histoire et la création de la blockchain

Pour connaître l’origine de la blockchain, il convient de revenir au début des années 1980. En effet, le système de la blockchain a été initialement proposé par David Chaum. Un informaticien américain qui avançait l’idée de réaliser des transactions anonymes grâce au système cryptographique. 

Son idée est ensuite reprise dans les années 1990 par Stuart Haber et Scott Stornetta, deux ingénieurs qui se consacraient à l’étude des chaînes de blocs. Ils avaient alors pour objectif de concevoir un système capable d’assurer la sécurité des documents horodatés. 

Finalement, c’est en 2008 que Satoshi Nakamoto propose la toute première vraie application de la technologie blockchain. Le Bitcoin voit le jour et avec lui le système cryptographique conceptualisé par David Chaum dévoilait au monde le premier système monétaire numérique décentralisé. 

La blockchain devient ainsi le premier grand livre public, infalsifiable et accessible à tous. La technologie blockchain à un potentiel incroyable, non seulement à cause de l’innovation apportée grâce à la finance décentralisée, mais aussi pour tout ce qu’elle peut apporter comme changement dans des secteurs comme la santé, le voyage ou le commerce.

Comment fonctionne une blockchain ?

La blockchain est la technologie qui permet de partager automatiquement et en toute sécurité des informations d’ordre financier, matériel ou informationnel entre différents utilisateurs. En d’autres termes, c’est un grand réseau dont les informations sont validées et sécurisées par des clés cryptographiques ou des algorithmes de calcul appelés « minage ».

La technologie blockchain repose sous trois concepts indissociables : les blocs, les nœuds, et les mineurs. Ainsi, lorsque des transactions sont effectuées sur le réseau P2P, elles sont collectées par les mineurs et traités par lots (blocs). Un bloc contient quatre parties : 

  • Le hachage qui sert de référence au bloc précédent ;
  • Les différentes transactions du bloc ; 
  • Le nonce qui est un nombre aléatoire donné en cryptographie ;
  • Et enfin le hash du bloc qui constitue son code d’identification unique. 

Grâce au processus de minage, les mineurs se chargent de créer de nouveaux blocs qui font suite aux blocs qui existent déjà. Ainsi, il est tout simplement impossible d’extraire un bloc du réseau et de le falsifier. 

Lorsqu’un lot de transactions est validé par les milliers d’ordinateurs des mineurs, le bloc est créé et ajouté à un nœud qui sert de chaîne de blocs pour la prochaine transaction. Les mineurs qui ont utilisé la puissance de calcul de leurs machines pour créer le bloc sont alors récompensés avec des jetons. 

La technologie blockchain peut être utilisée de trois différentes manières : pour transférer des actifs, suivre une transaction ou un produit, exécuter automatiquement des contrats intelligents. Selon l’utilisation que l’on veut en faire, il est possible d’avoir recours à deux principaux types de blockchains.

  • Les blockchains publiques ou distribuées

Comme leur nom l’indique, les chaînes de bloc publiques sont ouvertes à tous. Accessibles sans condition d’entrée particulière, les utilisateurs participent de la même façon au réseau. Ils peuvent ainsi lire le registre ou y réaliser des transactions. Le code source est public et peut être utilisé par tout le monde. 

  • Les blockchains privées ou centralisées

Le principe de fonctionnement d’une chaîne de bloc privée est identique à celui d’une chaîne de bloc publique. La nuance réside ici dans le mode d’accessibilité de la blockchain. Pour accéder à une blockchain centralisée et y effectuer des transactions privées, vous devez avoir été invité par son administrateur. 

Comme par définition, la blockchain revêt un caractère décentralisé, les blockchains centralisées ne sont donc pas vraiment considérées comme de vraies chaînes de bloc. Elles sont plutôt vues comme de grandes « database » qui emploient la technologie blockchain pour fonctionner.

Quelles sont les différentes blockchains ?

De nos jours, ils existent de nombreuses blockchains. Quelles sont les plus importantes ? Sur quelle preuve de participation sont-elles basées ? Les détails ici. 

  • Bitcoin

Créé en 2008 par Satoshi Nakamoto, Bitcoin constitue la toute première blockchain. Son consensus est basé sur le proof of work (preuve de travail) des mineurs. 

  • Ethereum

Créée en 2014 par Vitalik Buterin, la blockchain de l’Ethereum permet au-delà des limites de Bitcoin de concevoir des « smart contract ». Ces contrats dits intelligents sont en réalité des programmes informatiques irrévocables qui exécutent de manière automatique des instructions prédéfinies. L’objectif ici est de garantir l’effectivité des contrats dès que les conditions sous-jacentes sont remplies.

  • Hyperledger

Le projet de création de Hyperledger a été initié en 2015 par la fondation Linux et a été soutenu plus tard par IBM. Il se présente sous la forme d’une plateforme open source de développement de blockchain basé sur le langage Go. 

  • Tendermint

À l’instar de Hyperledger, Tendermint est une plateforme open source de blockchain. Elle permet d’exécuter des contrats intelligents grâce à divers langages de programmation. L’algorithme de consensus PBFT de la plateforme résiste à la panne même lorsque la majorité des utilisateurs sont déconnectés ou malveillants. 

  • Zero Cash

Grâce à sa technologie cryptographique zk-SNARK, Zero-Czsh est une blockchain qui permet la réalisation de transactions anonymes. Le réseau Z-cash est constitué de deux types d’adresse : les « t-adress » ou adresse transparente et les « z-adress » qui sont des adresses protégées. L’algorithme zero-knowledge-proof dit de « preuve de divulgation nulle de connaissance » garantie la protection des transactions. 

  • Tezos

Après une importante levée de fonds, la chaîne publique de Tezos est lancée fin 2017. Le consensus de la blockchain Tezos est basé sur le proof of stake (la preuve d’enjeu) à gouvernance intégrée. Ainsi, une idée d’amélioration du code soumise à un vote et validée par 80 % des détenteurs de Tez donne lieu à une mise à jour du code source. 

Qui peut utiliser les différentes technologies blockchains ?

Les secteurs dans lesquels les blockchains peuvent être utilisés sont nombreux. Nous abordons ici les plus importants.  

Quels sont les domaines d’utilisation ?

La technologie blockchain est passée sur le devant de la scène depuis l’avènement des cryptomonnaies comme Bitcoin ou Éther. Dès lors, de nombreuses innovations ont vu le jour dans les secteurs tels que :

  • L’art et la musique à travers les blockchain NFT, afin de lutter contre la violation du droit d’auteur ou la falsification des œuvres ;
  • La justice, avec pour objectif d’établir des contrats sécurisés, fluides et transparents entre les parties contractantes ;
  • La santé, pour conserver, protéger, rendre plus accessibles et mettre à jour plus aisément les dossiers médicaux des patients ; 
  • L’humanitaire, afin de pouvoir tracer et vérifier les opérations réalisées lors des campagnes de dons ; 
  • Le voyage, pour aider les voyageurs dans l’achat et la mise à disposition de leurs billets, le suivi de leurs itinéraires et la protection des bagages. 

Par ailleurs, il convient de noter que la grande majorité des cas d’utilisation pratique de ces blockchains sont liés au domaine de la cryptomonnaie. Les monnaies numériques tirent grandement profit de l’aspect décentralisé de la blockchain.  

Comment se former sur les technologies blockchains ?

Le travail de développeur blockchain est en évolution constante, et ce, tant au niveau des différents langages que des divers cas d’utilisation. 

Java, Python, Go, C++, Vyper, Solidity… Il existe une panoplie de langages de programmation à apprendre pour se former sur les technologies blockchain. Toutefois, pour un début, il est généralement recommandé de s’orienter vers le langage Solidity. Ce langage est l’un des plus plébiscités de l’écosystème et pour cause c’est celui utilisé pour la blockchain Ethereum. 

Aujourd’hui, plusieurs moyens peuvent être utilisés pour apprendre le langage Solidity et ceux qui sont susmentionnés de manière interactive. Nous avons entre autres les fameux jeux Node Gardians et CryptoZombies ainsi que des plateformes d’e-learning telles que Open Classroom ou Free Code Camp. 

Quels sont les avantages et les inconvénients de la blockchain ? 

À l’instar de toute nouvelle technologie, la blockchain possède son lot d’avantages et d’inconvénients. Sans plus tarder, voici les plus importants.  

Les avantages

  • La traçabilité des informations : Au sein de la chaîne de blocs, aucune transaction ou information ne peut être supprimée ou dissimulée. Chaque ordinateur connecté au réseau possède une copie de l’intégralité du registre de la blockchain
  • La sécurité : en plus d’être entièrement transparent, le système de la blockchain demeure quasiment inviolable. La cybersécurité étant un enjeu de taille, cette particularité de la blockchain constitue un atout de taille.  
  • L’efficacité et la disponibilité : la blockchain est entièrement gérée par ses utilisateurs, elle peut donc fonctionner 24 h/24 et 7jrs/7. Les délais de transactions sont grandement réduits et les transactions sont rapides et quasi instantanées. 
  •  La réduction des coûts et des erreurs : l’absence d’intermédiaire permet de réduire largement les coûts (frais financiers et de contrôle) et d’éviter l’apparition de doublons dans les transactions. 

En résumé, la technologie blockchain offre des transactions plus rapides, plus sécurisées et qui se font en toute transparence entre les utilisateurs. 

Les inconvénients

  • L’impact environnemental non négligeable : la blockchain est puissante, mais énergivore, le minage nécessaire à la validation des blocs nécessite une quantité d’énergie très importante. 
  • La nécessité d’un temps d’adaptation : comme toute nouvelle technologie, la blockchain nécessite un temps d’ajustement pour s’intégrer correctement et se faire accepter par la majorité. 
  • L’absence de cadre réglementaire : même si des lois sont votées dans certains pays pour encadrer le secteur, l’absence de normes internationales freine l’adoption de la blockchain.

Au total, la blockchain demeure une innovation récente et même si son efficacité sur le plan technique ne fait plus l’ombre d’un doute, des solutions restent à trouver sur les plans éthique, environnemental et légal. À l’instar de l’intelligence artificielle et du machine learning, c’est une technologie qui est vouée à se développer et à gagner en maturité. 

La technologie blockchain est une innovation qui connaît une adoption progressive à l’échelle mondiale. Les applications qui en découlent sont nombreuses et varient d’un secteur à l’autre. Toutefois, même si son potentiel est indiscutable, la blockchain demeure une nouveauté et est assez difficile à appréhender. 

Ainsi, avec le temps différentes blockchains répondront à différentes exigences et circonstances. De ce fait, ce n’est qu’après une analyse approfondie de chaque système que vous pourrez vous faire une idée concrète de celle qui est la plus adaptée à vos besoins. 

Par ailleurs, quoi qu’on en dise, la facilité d’accès, la sécurité et la décentralisation font de la blockchain une technologie incontournable dans l’univers technologique actuel.