Tout savoir no code
Nous traversons une époque paradoxale. D’un côté, les entreprises doivent impérativement accélérer leur transformation numérique et investir dans de nouvelles technologies pour rester compétitives. De l’autre, non seulement leurs budgets informatiques se resserrent, mais en plus les développeurs expérimentés sont difficiles à trouver. La seule solution était de leur donner la possibilité de développer leurs outils sans compétences en programmation : le no code.
Qu’est-ce que le no code ?
Le no code est une approche de développement d’applications et de logiciels qui élimine le besoin de compétences en programmation classique des développeurs. Elle repose sur des plateformes et des outils qui permettent de concevoir des interfaces, des logiques ou des fonctionnalités à partir d’une interface visuelle. Il peut s’agir de blocs, d’éléments que l’on place par glisser-déposer (drag and drop), de formulaires ou de connecteurs.
Les premiers langages de programmation graphiques, comme LabVIEW ou Scratch, ont émergé dans les années 60/70. On ne pouvait pas encore parler de no code, mais ils permettaient aux utilisateurs de créer des programmes en manipulant des blocs visuels plutôt qu’en rédigeant des lignes de code. Entre 1980 et 1990, les environnements de développement intégrés (IDE), type Visual Basic, ont introduit des outils de drag and drop et une interface plus conviviale pour la création d’applications.
Au début des années 2010, les premières plateformes no code ont commencé à apparaître, comme Bubble, en 2012. Dès lors, la croissance de l’écosystème des outils no code s’est accélérée. Des entreprises comme Airtable, Zapier et Webflow proposent des solutions pour créer des bases de données, automatiser des tâches et concevoir des sites sans coder.
Pourquoi utiliser le no code ?
Accessible à tout type de public, le no code peut s’avérer utile dans différents domaines. Utilisée intelligemment, l’approche peut permettre d’atteindre rapidement différents objectifs.
Pour améliorer des solutions internes
Les petites entreprises, les startups ou même les grandes entreprises peuvent tirer parti des outils no code. Elles peuvent créer une application interne de gestion des ressources humaines, de suivi de projets par exemple. Il est également possible de configurer des outils permettant l’automatisation de tâches récurrentes et des processus.
Pour créer des sites web et des blogs
Lorsqu’il s’agit de créer un site web simple, un blog personnel ou professionnel, ainsi que des portfolios artistiques, les plateformes « no code » sont une excellente option. Elles proposent des designs attrayants, et certaines ont même intégré de l’intelligence artificielle (IA) pour accélérer encore plus la création.
Pour créer une application mobile basique
Le no code peut permettre de créer une application mobile simple comme une plateforme de réservation, de suivi d’activités ou un catalogue produit. En utilisant un outil no code, il est possible d’aboutir à des applications natives ou hybrides.
Pour collecter des données via des formulaires ou des sondages
La création de formulaires d’inscription, de sondages et de questionnaires est particulièrement adaptée au format no code. Celui-ci facilite la collecte et l’organisation de données.
Pour le prototypage express
Les outils no code facilitent la création de prototypes interactifs. Un allié de taille lorsqu’il s’agit de tester une idée rapidement avant d’investir dans un développement complet.
Pour créer rapidement un petit commerce en ligne
Les commerçants qui souhaitent se lancer en ligne peuvent s’appuyer sur les plateformes no code. Ils peuvent facilement construire des pages de produits et intégrer des fonctionnalités de paiement. D’ailleurs, la pandémie de COVID 19, avec la fermeture forcée des restaurants et commerces, a largement contribué à l’essor de ces plateformes.
Comment faire du no code ?
Si l’approche no code est accessible à tous, toutes les plateformes ne se valent pas et vous allez devoir commencer par en choisir une. Explorez les différents logiciels disponibles pour sélectionner celui qui correspond à vos besoins et vos objectifs spécifiques. Familiarisez-vous avec son interface. La construction de votre projet sera plus efficace si vous maîtrisez le drag and drop, les menus déroulants, les paramètres et les options de configuration.
Commencez par créer les éléments de base de votre projet, à commencer par les pages, les sections, les formulaires. Utilisez les outils visuels pour ajouter des composants et définir la mise en page. Vous allez également devoir définir la logique de votre site ou votre application. Comment va-t-elle gérer les données ? Quelles sont les interactions entre les éléments et les règles de fonctionnement ? Avec les options de personnalisation, définissez l’apparence visuelle de votre projet : couleurs, polices, images.
N’oubliez pas de tester votre projet au fur et à mesure, pour vérifier que tout fonctionne correctement. Vous pourrez plus facilement identifier d’éventuels problèmes et apporter les ajustements nécessaires. Satisfait du résultat ? Déployez-le en ligne pour que les utilisateurs puissent y accéder. Pensez à la sécurité et à la maintenance de votre appli ou votre site en assurant un suivi continu de son fonctionnement.
Qui peut utiliser du no code ?
Avec son approche simple et conviviale, le no code est accessible à toutes les personnes qui souhaitent développer une application, un site web ou d’autres solutions numériques. Il offre une solution rapide pour donner vie à ses idées, quel que soit le profil ou le domaine d’activité.
Par exemple, les entrepreneurs et les startups de tous secteurs peuvent rapidement tester leurs idées en créant des prototypes fonctionnels. De leur côté, les petites entreprises et les commerces locaux n’ont plus besoin de faire appel aux services coûteux d’un professionnel de l’informatique. Les artistes, les écrivains, les photographes et tous les créatifs en général peuvent créer des pages web ou des portfolios en ligne.
Quels sont les avantages et les inconvénients du no code ?
L’un des principaux avantages du no code est de donner accès au développement d’applications et de solutions technologiques à des publics inexpérimentés. Les interfaces visuelles conviviales et le drag and drop rendent le processus de création plus intuitif. Il est également possible de créer rapidement des prototypes, ce qui est essentiel pour tester des idées. De plus, les outils no code présentent souvent des options d’automatisation, permettant de faciliter la gestion des tâches et des processus de travail.
Toutefois, le no code s’avère inadapté pour des projets avancés ou nécessitant des fonctionnalités complexes ou un niveau de personnalisation élevé. Ces solutions peuvent également ne pas être aussi évolutives qu’avec du code traditionnel. Cela peut poser problème à mesure que la demande augmente. Aussi, les mises à jour de la plateforme peuvent affecter la stabilité de vos applications existantes.
Enfin, l’inconvénient majeur réside dans la sécurité des applications créées. Avec un développement sur mesure, les droits de propriété reviennent à l’entreprise ou l’organisation qui possède le projet final. Or, ce n’est pas le cas avec une plateforme no code. Si la plateforme est piratée, vos données peuvent être compromises. Si la plateforme ferme, que deviennent les applications créées ? D’autant plus que la dépendance envers les plateformes peut entraîner des limitations en termes de portabilité et de propriété des données.
Les différences entre no code et low code
Les deux pratiques ne s’adressent ni au même public ni au même projet. Généralement, le low code s’adresse à des développeurs sachant coder ou à des amateurs possédant de solides bases. Ceux-ci optent pour le low code pour plus d’efficacité. Ils peuvent se décharger de la gestion de certaines tâches chronophages pour se concentrer sur des points plus critiques.
Le No Code quant à lui s’adressera principalement à un public novice. Aucune compétence de codage n’est requise pour construire des applications, un site web ou du scrapping automatisé avec une plateforme no code.
Quels sont les outils de no code ?
Il existe aujourd’hui de nombreux outils sur le marché du no code. Chacun déploie des fonctionnalités spécifiques pour la création d’applications, de sites web et d’autres solutions technologiques.
Bubble, le pionnier de la création no code
C’est l’un des outils les plus populaires chez les no codeurs. Il fonctionne avec un système de drag and drop, ce qui facilite les changements, et permet de voir rapidement les résultats. C’est donc une bonne option si vous voulez tester votre produit rapidement.
Webflow, le roi de la personnalisation
Lancé en 2013, le CMS Webflow se démarque par sa simplicité d’utilisation et son design attrayant. Il offre d’excellentes fonctions de personnalisation en donnant accès aux scripts HTML.
Airtable, l’outil no code ultra puissant
Crée en 2012, Airtable est un logiciel no code de gestion de données qui permet de créer sans limites des feuilles de calcul. Il présente l’avantage d’être collaboratif, en permettant aux équipes d’interagir sur toutes les databases.
Zapier, idéal pour l’automatisation
Zapier permet de connecter des centaines d’applications populaires, des outils de productivité aux réseaux sociaux, en passant par les services de gestion de projet et les applications de marketing.
Les nombreux outils no code permettent de démocratiser le développement. C’est une véritable aubaine pour les entrepreneurs, qui doivent accélérer leur transformation numérique. Le no code est également une opportunité pour le marché du travail en France. Parmi les métiers émergeants, on retrouve celui de no code maker, ou développeur no code, qui ne nécessite aucune compétence en développement informatique.