Secteur d'activité Le droit d'auteur

L’intelligence artificielle (IA) bouleverse le monde de la création artistique et soulève des questions complexes autour de la propriété intellectuelle. Mais comment concilier l’IA et le droit d’auteur ? Entre créations générées par l’IA, le droit des artistes et les cadres juridiques, les enjeux sont vastes. Découvrez les opportunités et les défis de l’IA en matière de droit d’auteur ainsi que les législations en vigueur actuellement sur la propriété intellectuelle.

Comment l’IA influence-t-elle le droit d’auteur ?

L’intelligence artificielle bouscule les règles de la création. Ce constat est parfaitement illustré par l’œuvre intitulée « The Next Rambrandt« . Présenté en 2016 au grand public, ce tableau imprimé en 3D a été créé par des Data Analysts et des ordinateurs. Cette capacité de l’IA à générer des œuvres autonomes ou à assister un créateur humain pose de nouveaux défis juridiques sur la notion d’auteur et de droit d’auteur.

Création par l’IA : une nouvelle donne pour le droit d’auteur

Ces dernières années, vous pouvez observer une apparition accrue de créations issues de l’intelligence artificielle générative. Autrement dit, ces œuvres de l’esprit sont générées à l’aide d’algorithme et sans intervention directe de l’humain. Ainsi, avec cette technologie, un néophyte peut traduire une simple idée en un tableau, une chanson ou un contenu textuel.

Ces créations artistiques assistées par l’IA remettent en cause la définition juridique traditionnelle de l’auteur. En effet, selon maître Monneraye, avocat au barreau de Rennes, « la plupart des législateurs considèrent que seule l’œuvre créée par une personne humaine mérite une protection par le droit d’auteur ». Les créations générées par l’intelligence artificielle ne peuvent donc être protégées par le code de la propriété intellectuelle.

Assistant à la création : un nouveau rôle pour l’IA

L’IA peut également être utilisée par un auteur comme un simple outil capable de générer des ébauches ou des idées. Ce rôle clé soulève des interrogations sur la part de la contribution humaine. Selon la loi française, si la création est simplement assistée par l’ordinateur, la personne humaine est titulaire des droits d’auteur. Par contre, si elle est entièrement générée par l’IA sans aucune intervention de l’humain, elle ne peut être qualifiée d’œuvre.

Quel est l’impact de l’IA sur la création et la protection des œuvres ?

Le développement de l’intelligence artificielle affecte la manière dont les œuvres sont créées, protégées et utilisées. Ses implications directes sur les auteurs et l’industrie culturelle ne sont pas négligeables.

Créations améliorées ou menacées par l’IA ?

Pour les auteurs, l’intelligence artificielle présente une opportunité, mais aussi une menace. D’un côté, l’IA enrichit le travail des créateurs en leur proposant de nouvelles perspectives artistiques pour la création des œuvres de l’esprit. Mais de l’autre, elle génère une concurrence féroce, notamment au niveau des tarifs : il n’y a qu’à observer la facilité avec laquelle l’intelligence artificielle produit des images ou autres contenus de qualité au moindre coût.

Utilisation d’œuvres dans l’entraînement des modèles

Les modèles d’IA sont entraînés avec des volumes de données massifs. Dans ce cadre, l’utilisation d’œuvres existantes dans l’apprentissage des machines soulève des questions éthiques et juridiques. Certaines de ces œuvres sont protégées par la loi sur le droit d’auteur, mais, dans la plupart des cas, l’accord des auteurs n’a pas été sollicité. Une telle pratique est-elle légitime ? Faut-il rémunérer les auteurs humains ? Ces questions doivent être considérées dans le but de mieux protéger la propriété intellectuelle.

Quels sont les défis juridiques posés par l’IA en matière de droit d’auteur ?

L’utilisation accrue de l’IA met à mal le cadre juridique qui soutient la protection du droit d’auteur. Des zones d’ombres existent et peuvent générer des conflits entre les auteurs et ceux qui utilisent leurs œuvres. Pour mieux encadrer l’utilisation de l’intelligence artificielle créative, il est urgent d’adapter la loi sur la propriété intellectuelle pour prendre en compte le consentement des créateurs, leurs rémunérations ainsi que la transparence des systèmes d’IA.

Consentement des auteurs : un enjeu crucial à l’ère de l’intelligence artificielle

Le consentement des auteurs est un principe crucial du droit d’auteur. Cependant, des exceptions légales existent, notamment pour l’entraînement de l’IA. C’est le cas de l’article 3 de la directive européenne 2019 qui permet la fouille de données pour des organismes à but non lucratif sans consentement des auteurs.

Pour des usages commerciaux, l’article 4 introduit un système d’opt-out qui permet aux auteurs de s’opposer aux fouilles de leurs œuvres. Il est supposé apporter un équilibre entre les concepteurs d’IA et ceux qui détiennent la propriété intellectuelle. Cependant, il est inopérant pour les images facilement accessibles en ligne, et souvent non protégées contre les systèmes d’exploration dotés d’intelligence artificielle.

Le mieux est de mettre en place un système d’opt-in au travers d’une gestion collective qui facilite la consultation des autorisations pour les exploitants d’IA et garantit aux artistes un meilleur contrôle sur l’utilisation de leurs créations.

Rémunérer les auteurs pour une utilisation éthique de leurs œuvres

L’intelligence artificielle générative ne crée pas. Elle plagie les œuvres des artistes et capte la valeur qui y est attachée. Ce pillage de contenus textuels, d’images ou d’autres formes d’œuvre soulève des enjeux éthiques et économiques pour les artistes.

Pour renforcer la protection de la propriété intellectuelle face à la fouille de données destinées à la recherche scientifique, une directive européenne a été mise en place en 2019. Elle ne répond cependant pas aux impacts de l’IA générative sur le marché artistique.

Pour équilibrer innovation et droit d’auteur, un mécanisme de compensation équitable est proposé. Il est compatible avec les cadres internationaux, comme la Convention de Berne. Combiné avec des outils comme la gestion collective, il pourrait assurer aux auteurs une répartition juste des revenus issus de l’IA.

Transparence des systèmes d’IA pour renforcer la confiance à l’ère numérique

Un système d’IA générative a tout intérêt d’être transparent. Il doit permettre aux auteurs d’accéder aux données utilisées par l’IA et de s’assurer que leurs contenus ou images ne soient pas exploités de façon abusive. Par ailleurs, afin de faire des choix éclairés, le public doit être informé si une œuvre est générée par l’IA ou créée par une personne. Cette transparence permet d’éviter des revendications abusives de droits d’auteurs tout en protégeant la rémunération des artistes face aux créations générées par l’ordinateur.

Quelles sont les opportunités liées à l’IA et au droit d’auteur ?

Malgré les risques de plagiat ou de perte de revenus, l’IA offre de nombreuses opportunités aux créateurs et détenteurs de droits d’auteurs.

Meilleure gestion des droits d’auteur

Tout d’abord, l’intelligence artificielle peut optimiser la gestion des droits d’auteur. En effet, grâce aux algorithmes de plus en plus sophistiqués, l’IA peut mieux repérer les plagiats, suivre l’exploitation des contenus textuels ou images et gérer les licences de manière plus précise. Les auteurs peuvent ainsi protéger efficacement leurs œuvres de l’esprit et percevoir une rémunération plus juste des droits d’auteur.

Outils pour faciliter la création d’œuvres originales

L’IA propose des outils puissants pour stimuler la créativité. Ils permettent de créer des images ou des contenus textuels de manière automatisée. Prenez l’exemple d’un outil de composition musicale doté d’IA. Il peut aider un artiste à trouver un nouveau style de musique ou personnaliser les contenus pour toucher ainsi un public plus large.

Démocratiser l’accès à la culture avec l’IA

Certaines plateformes utilisant l’IA peuvent recommander des œuvres de manière personnalisée en se basant sur vos préférences. Elles facilitent ainsi la découverte de nouveaux artistes et de nouveaux genres. Ce système contribue à enrichir la diversité culturelle et rendre la création plus accessible.

Quelles sont les législations actuelles concernant l’IA et le droit d’auteur ?

Face au développement de l’IA dans le domaine de l’art, les pays du monde entier commencent à adapter leurs cadres juridiques. Les approches restent cependant variées.

Le cadre juridique européen

Au travers de la directive sur le droit d’auteur de 2019, l’Union européenne démontre qu’elle travaille activement sur des cadres réglementaires sur l’intelligence artificielle. Des débats sont en cours pour établir des règles spécifiques concernant les œuvres générées par l’intelligence artificielle générative.

Outre Atlantique : quelle protection pour les œuvres générées par l’IA

Aux États-Unis, le Copyright Office a décidé que les œuvres générées entièrement par une IA ne peuvent pas bénéficier de la protection du droit d’auteur. Toutefois, il n’est pas exclu que cette position évolue à mesure que l’IA s’intègre davantage dans le processus de création.

Que se passe-t-il à l’international ?

Au niveau international, les organisations comme l’OMPI (Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle) travaillent sur des solutions globales pour répondre aux défis posés par l’IA. Leur objectif est d’harmoniser les réglementations en matière de propriété intellectuelle pour mieux protéger les auteurs à l’ère numérique.

Entre défis complexes et opportunités inédites, l’IA redessine les contours du droit d’auteur. Il est donc urgent d’adapter les cadres juridiques pour mieux protéger le droit des créateurs tout en encourageant l’innovation technologique.

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