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L’intelligence artificielle apporte des changements significatifs dans le secteur de la médecine. La gestion des problèmes de santé évolue, tant du point de vue du diagnostic, que des traitements et du suivi. L’intelligence artificielle apporte notamment des avancées significatives en ophtalmologie, domaine médical utilisant le plus l’Intelligence Artificielle. Voyons comment la santé visuelle et le bien-être des patients peuvent être impactés par l’association Intelligence Artificielle et ophtalmologie.

IA et ophtalmologie : de quoi parle-t-on ?

L’intelligence artificielle (IA) en ophtalmologie aide à diagnostiquer, traiter et gérer des problèmes de santé liés aux yeux et à la vision. Les techniques et les algorithmes d’IA agissent comme un outil complémentaire. Grâce à sa capacité à analyser de vastes jeux de données complexes, l’IA joue un rôle clé dans l’amélioration du diagnostic précoce, des traitements personnalisés et de la gestion des affections oculaires.

Comment l’ophtalmologie utilise-t-elle l’intelligence artificielle ?

L’ophtalmologie exploite les capacités de l’intelligence artificielle afin d’améliorer la prise charge de troubles et d’affections oculaires.

L’IA pour l’aide à la détection précoce et au diagnostic

Grâce à l’IA, il est possible de repérer rapidement et avec précision des troubles oculaires chez un grand nombre de patients. Cela permet d’identifier les anomalies dès leurs premiers stades, ce qui facilite une intervention rapide et augmente les perspectives de réussite dans les traitements.

Les outils d’intelligence artificielle sont entraînés à examiner des images médicales de la rétine, comme des scans rétiniens ou des images d’angiographie et d’OCT (Tomographie à Cohérence Optique). Ils peuvent ainsi détecter des symptômes de maladies oculaires telles que la rétinopathie diabétique, la DMLA et le glaucome.

Le suivi des traitements à long terme

Certaines prises en charge nécessitent la mise en place de traitements réguliers, avec des analyses ponctuelles et d’éventuellement ajustement de la médication. L’IA peut venir en soutien de l’ophtalmologiste en l’avertissant des échéances.

La chirurgie assistée par Intelligence Artificielle

Des systèmes robotiques alimentés par du Deep Learning viennent en aide aux chirurgiens lors de procédures complexes. La chirurgie oculaire assistée par des robots a le potentiel d’améliorer les résultats pour les patients en permettant des mouvements chirurgicaux plus précis et contrôlés.

L’Intelligence artificielle dans la recherche médicale

L’IA analyse d’énormes ensembles de données médicales et de recherches scientifiques. Cela peut conduire à la découverte de modèles et de tendances, ainsi qu’à de nouvelles approches pour traiter et comprendre les maladies oculaires.

Quels sont les principaux cas d’usage de l’Intelligence Artificielle en ophtalmologie ?

L’une des premières applications de l’IA en ophtalmologie est liée au dépistage de la rétinopathie diabétique. Cette maladie affecte 50 % des personnes souffrant de diabète et peut conduire à la cécité. L’Intelligence Artificielle est également capable de détecter un glaucome ou encore la DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l’Âge). Dans le cas de la DMLA qui nécessite des injections régulières, elle permet d’effectuer un suivi du patient et de réévaluer l’évolution de sa maladie.

Un autre usage de l’IA concerne l’imagerie diagnostique (rayons X, ultrasons, résonance magnétique, etc.). L’Intelligence Artificielle accumule des milliers d’images de l’œil. Puis un algorithme différencie les yeux en bonne santé de ceux présentant une pathologie.

Quels sont les outils IA utilisés en ophtalmologie ?

L’imagerie diagnostique

L’IA analyse les images de la rétine et des structures oculaires. Elle peut ainsi détecter des signes subtils de maladies. Par exemple, des algorithmes d’IA peuvent repérer les caractéristiques distinctives de la rétinopathie diabétique (RD) dans les images rétiniennes, permettant un diagnostic précoce et une intervention appropriée. De même, l’IA est utilisée pour détecter les symptômes préliminaires de DMLA dans les images de la macula, et permet une prise en charge précoce. Parmi les outils à la disposition des ophtalmologistes, OphtAI détecte à la fois la RD et la DMLA, mais également le glaucome.

Autre exemple de programme doté d’une intelligence artificielle et capable d’analyser des clichés détaillés de rétine : IDx-DR. Non seulement cet outil réalise les clichés, mais il les analyse ensuite et établit un diagnostic sans intervention humaine. Les images prises pas ultrasons bénéficient également de l’IA .

Les rayons X

Les traitements aux rayons X consistent à exposer les tissus oculaires à des radiations ionisantes pour détruire les cellules anormales ou réduire l’inflammation. L’intelligence artificielle peut accompagner le praticien pour déterminer la dose optimale de rayonnement à délivrer, selon la localisation, la taille et la forme de la lésion à traiter. Elle aide à réaliser l’intervention en contrôlant le positionnement du patient et le dispositif de rayonnement, et peut l’adapter en temps réel en fonction des mouvements oculaires du patient. Enfin, elle peut également évaluer le résultat en comparant les images médicales avant et après intervention.

La résonance magnétique

La résonance magnétique ou IRM est une technique d’imagerie médicale utilisant un champ magnétique et des ondes radio. Cette technologie permet de créer des images détaillées et de détecter des anomalies oculaires, comme des tumeurs, des inflammations, des hémorragies ou des décollements de rétine. L’Intelligence Artificielle apporte une valeur ajoutée, car elle facilite l’interprétation des images. Elle augmente ainsi la précision du diagnostic tout en réduisant le temps d’examen. Par exemple, l’IA peut reconnaître les structures anatomiques de l’œil et segmenter les régions d’intérêt. Elle peut également mesurer les paramètres biométriques, identifier des anomalies et comparer les images dans le temps ou avec une base de données.

La réfraction binoculaire

L’examen de réfraction binoculaire est l’un des plus courants. ll consiste à mesurer l’erreur de réfraction de l’œil et sa capacité à focaliser la lumière sur la rétine. Avec le renfort de l’IA, le praticien peut gagner un temps précieux, déléguer cet examen et même le réaliser à distance. La technologie proposée par Visionix, Eye Refract, permet, par exemple, de déterminer la correction optique la plus confortable par mesure automatique.

Les stations d’analyses ophtalmiques

Elles permettent aux patients d’accéder aux soins ophtalmologiques, y compris dans des secteurs ne disposant pas de services dédiés. Par exemple, la startup MIKAJAKI a conçu la station diagnostic automatisé EyeLib alliant intelligence artificielle et robotique. Capable de réaliser 100 mesures de l’œil en moins de 6 minutes, elle permet d’automatiser d’une vingtaine de diagnostics.

Quels sont les avantages de l’IA en ophtalmologie ?

L’Intelligence Artificielle est une des avancées technologiques les plus importantes en ophtalmologie. Les algorithmes peuvent analyser un grand nombre d’images d’œil pour détecter des anomalies ou des maladies. De plus, l’IA s’avère plus précise que les méthodes traditionnelles, car elle parvient à détecter même les changements les moins visibles.

Elle peut également générer un rapport complet en quelques minutes. Un ophtalmologiste va ainsi pouvoir diagnostiquer rapidement et précisément et proposer les meilleures options de traitement. L’association de l’ophtalmologie et de l’IA peut aussi permettre de réduire les coûts. Grâce à la précision de la machine, les tests et procédures les plus onéreuses sont réduits. Enfin, elle est également une alliée pour les soignants, en leur permettant d’alléger leur charge de travail.

Quelles sont les limites de l’Intelligence Artificielle dans le domaine de l’ophtalmologie ?

Dans une consultation traditionnelle, le médecin peut expliquer au patient son diagnostic ainsi que le traitement à mettre en place. Dans le cas d’un diagnostic établi par une IA, les décisions ne sont pas explicables, car l’algorithme opère en secret. Qui doit alors assumer la responsabilité des choix médicaux de la machine ? La machine sera-t-elle capable d’admettre qu’elle ne sait pas ?

Autre particularité de l’IA, les données utilisées pour l’apprentissage sont influencées par les préjugés des créateurs de l’algorithme et de son époque. Dans le médical, les biais sont liés à la surreprésentation de certaines catégories d’individus, de par leur âge ou leur origine géographique. De plus, les soignants doivent être accompagnés pour mieux appréhender les diagnostics, prédictions et soins délivrés par l’Intelligence Artificielle.

Quel avenir pour l’Intelligence Artificielle et l’ophtalmologie ?

L’ophtalmologie est un domaine médical dont la technologie évolue très rapidement. De nouveaux outils d’IA, dont les tests sont très avancés, devraient faire leur apparition prochainement. La startup iSlit, développée par La Forge en collaboration avec le CIAD, propose une aide au diagnostic qui s’appuie sur le raisonnement automatisé et la vision par ordinateur. Il simplifie, affine et enrichit le diagnostic notamment pendant les examens à la lampe à fente. Sa version bêta est déjà disponible.

La startup stéphanoise Keranova a quant à elle mis au point FemtoMatrix, un bras robotique équipé de capteurs et piloté par l’Intelligence Artificielle. Dans le cadre de l’opération de la cataracte, le bras se fixe par ventouse sur le globe oculaire du patient et se charge de la photoémulsification. Le chirurgien prend alors la suite. L’appareil peut aussi être utilisé pour la chirurgie correctrice de la myopie ou de l’astigmatisme. FemtoMatrix est en passe d’obtenir sa certification CE.

Les outils basés sur l’IA offrent des avantages considérables, allant du dépistage précoce des maladies oculaires à la personnalisation des traitements en passant par l’assistance chirurgicale. En collaborant avec les technologies d’Intelligence Artificielle, les professionnels peuvent transformer la manière dont les affections oculaires sont diagnostiquées, traitées et gérées.